| Date 16 avril 2008 | CHEMIN du LEVANT - CAMINO LEVANTE | Etape : Toledo - Torrijos |
Reprise de la vie vagabonde après 3 jours où j'ai su que je posais ma brosse à dent au même endroit. J'allais écrire vie aventureuse avec un petit « a », mais il n'y a rien d'aventureux ; même pas de vagabondage, puisque le programme des jours suivant est défini.
Départ très tôt car c'est une remise en jambe, et l'étape est longue. Du fait que le réveil est mal réglé, je suis prêt à 5 h 45, heure du départ de l'auberge.
Comme j'ai reconnu la veille le chemin jusqu'au « Río Tajo » qui marque la sortie nord ouest de la ville, je marche sans souci, d'un pas allègre jusqu'au fleuve.
Le chemin jouxte le río, et ses bordures sont plantées d'acacias qui sont tout en fleurs. Je quitte Toledo avec des senteurs d'acacias ; un ravissement. J'ai mis la frontale, car il fait nuit noire maintenant.
D'après le schéma du topo-guide, l'itinéraire suit le río ; donc pas trop de questionnement sur le parcours, même si je ne vois pas de flèche jaune. Quelques hectomètres plus loin, le chemin aux senteurs agréables d'acacias se termine sur une route goudronnée qu'il faut emprunter. La circulation s'y révèle tout à coup intense. C'est une noria de camions, qui utilisent cette route pour se rendre aux différentes carrières qui exploitent les sables et les granulats du río, et pour en revenir. Il faudra subir ce bruit, cette poussière et ces risques pendant plus de 4 kilomètres. Conseil, il faut donc sortir de Toledo un samedi ou un dimanche.
Passé ce moment délicat, le jour s'est levé, et le soleil pointe ses rayons à l'horizon. La dernière carrière dépassée, je me retrouve, tout à coup, dans un monde végétal après 3 jours passés dans un monde minéral. Toledo est une jolie ville pour les touristes. Pour les ignares, ça n'est qu'un tas de cailloux sur une colline.
Après avoir passé 2 collines, je me retrouve dans la vallée du río, qui est d'un beau vert à cause des champs de céréales.
La piste est agréable, et le paysage est plaisant. Certaines fois, on se demande si, au-delà de la très petite crête qui est à notre droite, on ne verrait pas la mer, surtout que, près d'un élevage de chevaux, des oiseaux, un peu semblables à des sternes, picoraient dans les différents parcs. Plus loin, sur des nids perchés dans les arbres, j'ai vu une multitude de cigognes.
Tout au long de cette marche matinale, c'est incroyable le nombre de lapins et de sortes de perdrix que j'ai dérangés dans leurs occupations matutinales.
Aujourd'hui, l'itinéraire m'a paru très bien balisé. Il me semble que j'ai trouvé toutes les flèches, surtout dans les grands changements de direction, ce qui évite de se perdre ! A moins que ce soit moi qui me suis habitué à ce fléchage, et surtout que j'ai prêté plus d'attention aux croisements des chemins.
Arrivé à Torrijos, je me suis dirigé vers la « Policia local » comme il est précisé dans le guide pour avoir des informations sur l'auberge municipale. Pour la première fois, j'ai été reçu avec désinvolture, pour rester courtois, par la « maréchaussée ». Après plus de 20 minutes d'attente, le policier m'a indiqué vaguement un bâtiment face à l'ayuntamiento ; bâtiment qui se révèle être un foyer paroissial.
Les gens qui m'y reçoivent, sont très dévoués, et leur aide serait facilité si je pratiquais l'Espagnol. C'est une congrégation « Esclavos de Maria y de los Pobres » qui m'accueille pour une nuit. Le père hôtelier me fait comprendre que j'aurai bientôt le repas du midi, puis le soir, la « cena », ainsi que le « desayuno » demain matin. Il me fait comprendre qu'il reçoit très rarement des pèlerins.
Tout l'après-midi, le soleil était présent, mais en soirée un orage a éclaté au-dessus de la ville.
En fin d'après-midi, le Père responsable de la congrégation me rend visite. J'en profite pour lui demander où je peux récupérer mes chaussettes que j'avais confiées au père hôtelier pour les faire sécher après que je les eusse lavées. Il s'en est suivi un quart d'heure épique pour lui faire comprendre ma question. L'aide du dictionnaire, d'un jeune pensionnaire ou d'un quidam qui passait sur le trottoir ne permettaient pas au Père responsable de comprendre ma recherche. Tout à coup, je ne sais à la suite de quel mot ou de quel geste, il m'a fait signe de le suivre. Nous sommes arrivés dans une cour où se trouvait un préau avec des cordes à linge. Mes chaussettes étaient bien là, cachées par une serviette, et sèches.
Le pied gauche, après le repos de Toledo, se comporte normalement. Ce trek m'est très bénéfique. J'ai affiné ma taille, et je ne peux plus régler davantage la ceinture du sac pour que celle-ci porte bien sur les hanches.
Départ : 5 h.45
Arrivée : 13 h.10
Distance : 32 km
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